Je décris ici cette maladie et les traitements: La pododermatite ou eczema des pattes qui est régulièrement rencontrées chez les lapins. Elles sont multi - factorielles (conditions sanitaires, obésite, infections bactériennes et maladie auto-immunes...).
La Pododermatite Hyper-ortho-kératosique n'est donc pas si facile à soigner !
Quelle en est la cause ?
Les pododermatites sont souvent liées a des composantes immunologiques: l'organisme s'attaque à certaines de ses propres cellules qui en souffrant se mettent à dégénérer.
Secondairement, des lésions apparaissent sur ces tissus abimés, avec une localisation toujours identique: pattes arrières et coussinets des antérieurs.
A cela s'ajoute:
La qualité de l'habitat joue aussi sur le traumatisme des coussinets: litière, propreté.
Il en va aussi de même pour une surcharge pondérale: le poids augmente le choc et la pression sur la peau.
Voilà ce qui arrive :
Les lésions apparaissent brutalement en quelques mois, sur des animaux jeunes ou agés.
L'aspect tel qu'il est présenté sur les images n'évolue pas malgré des traitements classiques.
Il n'y a toujours un peu de douleur, c'est aggravé dans les cas graves ou sur-infectés.
Le poil tombe. On a des pelades localisées.
La peau glabre montre une peau rouge inflammatoire, épaissie surtout sur le talon.
Les coussinets des pattes avant et arrières peuvent aussi devenir rouge vif.
Evolution : L'évolution est souvent une aggravation lente. Le poil tombe et ne protège plus le talon ni les coussinets.
On a toujours un rougissement inflammatoire douloureux, et parfois des ulcérations (crevasses).
Que se passe t'il ? Le diagnostic se base sur l'aspect caractéristique des coussinets plantaires de de la zone du talon.
Un diagnostic plus précis peut être réalisé grace à un prélèvement d'un petit morceau de peau (Biopsie).
Personnellement je réserve cette recherche pour les cas les plus rebelles.
Ce fragment a été ensuite acheminé au laboratoire d'histologie où il est étudié au microscope après préparation.
Dans la pratique, on a surtout une atteinte des talons, et des coussinets.
Sur les pattes postérieures on a une chute des poils.
Pour ce qui est des cas graves, il y a une atteinte des coussinet des pattes antérieures aussi qui peuvent devenir rouge cerise.
L'évolution est lente et cyclique, jusqu'à atteinte un stade nécessitant un traitement.
On voit bien qu'il s'agit d'un processus interne lié à une anomalie individuelle et pas uniquement des blessures ou des traumatismes.
D'ailleurs, les autres lapins qui vivent avec dans le même milieu n'ont pas de symptômes.
Y a-t-il de l'espoir ? C'est une maladie très empoisonnante. Elle n'est pas très grave, mais altère sérieusement la qualité de vie de notre petit compagnon.
Notre petit lapin a mal !
De plus la pododermatite sèche peut s'infecter à tout moment et devenir alors beaucoup plus grave.
Que peut-on faire ? Le traitement de base va consister à éliminer toutes les causes prédisposantes que nous avons déjà mentionné.
Les immuno modulateurs (ciclosporine) sont la base des traitements, qui peuvent être associés a l'utilisation de petits chaussons protecteurs qui soulagent jusqu'à la repousse des poils qui protègent les talons des chocs (cf la rubrique Trucs Astuces du site pour en commander ou cliquer sur la photo du lapin).
Les traitements sont longs, car il y a d'abord un arrêt des attaques immunologiques locales grâce au traitement; les cellules peuvent alors se régénérer, puis enfin les poils repousser.
C'est donc plusieurs mois !
Un traitement peut être effectué dans le but de rétablir le turn over de la couche cornée:
- Rétinoïdes de synthèse
- Bains Kératomodulateurs
Un traitement complémentaire le PHOVIA (Vetoquinol) utilise une lampe spéciale et d'un gel. Elle va accélérer considérablement la guérison.
C'est ce que nous faisons à la Clinique pour les cas graves.
Phoviaâ„¢ utilise la biomodulation par fluorescence !
Le lapins est prédisposé, ce qui veut dire qu'on a jamais une GUÉRISON TOTALE mais une REMISSION qui peut durer plusieurs mois.
Mais un homme averti en vaut deux, on va traiter dès le début de la rechute et ainsi limiter la durée et l'intensité du traitement.
Comment l'éviter ? On ne peut pas vraiment prévenir de la maladie, car certains lapins sont prédisposés.
Cependant tout facteur environnemental favorisant décrit plus haut va augmenter le risque de déclenchement des symptomes.