Planning Familial
Il ne
se passe pas grand chose pendant cette période qui dure de 59
à 72 jours (65 en moyenne). La femelle prend du poids, mange
plus mais n’a pas d’activité particulière pendant
les deux premiers tiers de la gestation.
Attention : C’est vrai qu’à première
vue, cet écart de 11 jours entre les deux dates de mise bas que
je viens de donner peut paraître bizarre. Je n’ai aucune
justification à cette imprécision... mais tous les auteurs
s’accordent sur ce sujet. Il y a une certitude cependant. En aucun
cas vous ne devez laisser passer ce 72ème jour sans aller voir
votre vétérinaire. C’est totalement anormal. Ce sera
à lui de juger s’il peut provoquer la mise bas grâce
à des piqûres ou si la césarienne est inévitable.
Attention : Pendant cette période, il est impératif
de tenir compte de la particularité physiologique du cobaye,
incapable de synthétiser la vitamine C. La femelle en
gestation a des besoins triplés, qui passent concrètement
de 10 mg/kg et par jour à 30 mg/kg et par jour.
La femelle commence à bien s’arrondir vers le 40ème
jour.
Cependant, l’échographie se développe, même
pour nos rongeurs, et le vétérinaire peut faire un diagnostic
de gestation plus précoce, à 10 jours.
Le squelette des petits est visible grâce à la radiographie
à partir de 30 jours.
Contrairement à la lapine, qui a son ventre plus souple, il n’est
pas possible de faire une diagnostic par simple palpation.
La femelle
cobaye choisit le plus souvent sa maison pour mettre bas. Comme c’est
une espèce nidifuge, elle n’apporte pas vraiment d’attention
à la construction d’un nid. Au mieux, elle se préparera
un parterre de foin.
A l’approche de la mise bas, faites une bonne fois pour toute sa
litière pour les 15 prochains jours. Elle ne vous en voudra pas
de toucher ses petits dès le 2ème ou 3ème jour
pour changer la litière mais la porter ou la soulever trop souvent
avant la date fatidique risque de provoquer prématurément
la naissance.
Attention : Si vous avez le couple, il faut les séparer de préférence avant ou, au maximum, juste après
la naissance car la femelle peut revenir en chaleur dans la demi- journée
qui suit et se faire reprendre aussitôt. Cette saillie est fécondante
dans 75% des cas mais deux gestations aussi rapprochées fatiguent
énormément la mère et compromettent sa survie ainsi
que celle de toute sa descendance.
En élevage, le mâle est retiré avant la mise bas
et les femelles sont laissées toutes ensemble car elles élèvent
tout ce petit monde en groupe. Chacune peut alors se reposer à
son tour, et cela facilite l’adoption de petits orphelins par d’autres
mères en cas de problème.
Peu de
signes vous permettront de guetter cette naissance. Le bassin se détend,
le dos se creuse et la femelle ne se déplace plus. Elle s’est
enfouie dans ses copeaux, sa vulve gonfle progressivement et un léger
mucus perle. Il ne reste alors que quelques heures avant le grand moment.
La mise bas a souvent lieu au petit matin (aussi la nuit, en
soirée mais rarement en journée) et ne dure que 10 à
30 mn. Chaque petit met en moyenne 7 minutes à sortir, sous l’effet
des contractions de la mère. Elle accouche assise, le tire en
déchirant les enveloppes du même coup avec les dents, coupe
le cordon et mange le placenta qui suit immédiatement le petit.
Elle le lèche ou le pince pour le stimuler puis se consacre au
suivant.
Les petits cobayes naissent tout poilus et les yeux ouverts... de vraies
petites miniatures. C’est une espèce nidifuge. Il
y en a environ 1 à 4 par portée (un cas à 13 petits
a été rapporté mais c’est vraiment exceptionnel),
souvent deux la première fois. Chacun d’eux pèse
entre 50 et 100g.
La femelle
est en position mais rien ne sort depuis longtemps et elle pousse même
des petits cris plaintifs. Un petit est certainement coincé dans
le bassin parce qu’il est trop gros ou se présente mal.
Il faut l’amener d’urgence chez un vétérinaire
qui prendra la décision ou non, selon le cas, de pratiquer une
césarienne.
Les jeunes
cobayes attendent bien souvent quelques heures (une dizaine en moyenne)
avant de prendre leur première vraie tétée. Inutile
de s’inquiéter et de les forcer au biberon.
La lactation dure 4 semaines. Le sevrage se fera donc naturellement
à cet âge là.
Contrairement aux espèces nidicoles, il n’y a pas de cas
de cannibalisme. Parfois, il peut y avoir des abandons. On peut alors
choisir de les faire téter artificiellement ou, lorsque c’est
possible, de les faire adopter par une autre femelle qui n’a pas
trop de petits.
La mère
refuse d’allaiter ses petits. Elle est fiévreuse, apathique
et ses mamelles sont bouillantes. Elle fait certainement une mammite (infection des mamelles). Il faut rapidement l’amener chez un vétérinaire
et alimenter les petits au biberon jusqu’à leur sevrage.
Avec les mêmes symptômes mais avec des écoulements
à la vulve plusieurs jours après la mise bas, elle peut
alors faire une infection de l’utérus. Également
très grave, cela nécessite une visite rapide chez votre
vétérinaire.
La mère tremble souvent, ne mange plus, ne s’occupe plus
des petits, le plus souvent une dizaine de jours suivant la mise bas.
Les premiers signes sont souvent des difficultés à se
déplacer. C’est ce que l’on appelle une toxémie
de gestation qui est l’expression d’une chute de la quantité
de calcium dans le sang. L’évolution est dramatique, avec
des convulsions, un coma puis la mort.
Il faut rapidement l’amener chez le vétérinaire mais
dès les premiers signes, il est souvent trop tard.
Cela arrive fréquemment chez les femelles trop grasses ou à
l’inverse, trop maigres ou dont l’alimentation est de mauvaise
qualité. Si la portée est importante, il ne faut pas hésiter
à donner un complément minéral vitaminé
enrichi en calcium. Pour cela, adressez vous à votre vétérinaire.
Attention : Il ne faut pas non plus tomber dans l’excès
inverse et vouloir prévoir ce phénomène en donnant
du calcium pendant la gestation. Cela aurait pour effet d’augmenter
rapidement la taille des petits et rendre indispensable l’intervention
du vétérinaire avec une césarienne. La meilleure
prévention est d’espacer au mieux les portées, de
ne pas avoir un animal trop gras et de bien suivre les recommandations
en vitamine C pendant la gestation.
Il
n’est pas utile de se précipiter sur un biberon dès
la naissance puisque, naturellement, les petits cobayes ne tètent
que 12 à 18 heures après.
Contrairement au lapin, on a plus de succès avec le cobaye.
Les petits, entièrement formés grignotent très
rapidement, dès les premiers jours. Passé la première
semaine, on a bon espoir que cela réussisse.
Le mieux c’est d’arriver à les faire adopter mais si
ce n’est pas le cas, voici une recette simple pour un lait de substitution
:
- 80% lait entier de vache,
- 20% eau
- auquel on ajoute de la vitamine C soluble
Le tout est porté à 38° et donné au rythme
de 1 à 2 ml toutes les 1 à 2h les 15 premiers jours.
On peut également rajouter à cela de temps en temps une
flore digestive artificielle (à ce procurer chez votre vétérinaire)
pour aider le jeune cobaye dans ces premières semaines.
Parallèlement, il faudra, à l’aide d’un petit
chiffon humide, nettoyer les fesses et masser le ventre afin de stimuler
le besoin de faire pipi et les crottes. C’est nécessaire
les deux ou trois premiers jours environ puis ils se débrouillent.
Dès le deuxième jour, vous proposez de l’aliment
d’adulte mouillé avec ce mélange, pour faciliter
la transition avec l’aliment solide. Ce “mix” est assez
instable et ne doit pas être laissé plus de quelques heures
dans la cage car il peut rapidement “tourner” et devenir totalement
inconsommable. Il faut le renouveler fréquemment.
Avec toutes ces informations, je vous souhaite tout plein de petits
bouts de choux...
