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Un Nouveau Pote pour mon rongeur
( cohabitation introduction )

Ce nouvel édito de la rentrée m’a été inspiré par vos questions mais aussi et surtout par quelques unes de vos erreurs. Alors j’espère que ces quelques lignes répondront à votre attente et préviendront tous les petits accidents qui sont survenus ces derniers mois.

cohabitation lapin octodon
cohabitation chinchilla octodon



Vous avez déjà craqué il y a quelques temps (que ce soient quelques semaines, quelques mois ou quelques années) pour un de ces rongeurs adorables ou pour un Pampan en herbe. Et pourquoi pas un second ?
L’idée en soi n’est pas mauvaise mais ce n’est pas aussi simple que cela en a l’air.

Ce qu’il ne faut surtout pas faire :

mettre le nouvel arrivant directement dans la cage avec son aîné, et quelque soit l’espèce concernée! Vous courrez au massacre, au sens propre du terme. De mémoire, les plus cruels que j’ai eu l’occasion de voir à ce “jeu” là sont les chinchillas.

Les espèces compatibles...


Vu que c’est une question qui m’est posée fréquemment, je vais m’empresser de régler ce problème. Il n’existe que deux espèces qui peuvent espérer cohabiter ensemble :

le lapin et le cobaye

.
Les paramètres qui rentrent en jeu sont les conditions de détention (taille de la cage, nourriture...), les rythmes de vie (nocturne, diurne, crépusculaire...) et les affinités existants déjà à l’état sauvage.
Rien que pour les conditions de détention, la gerbille ne peut être élevée avec un autre rongeur. Le hamster est un grand nocturne qui empêcherait de dormir son voisin. Le rat est plutôt solitaire et la souris communautaire ne se cautoient guères (déjà à cause de la différence de taille). Etc...
Deux espèces cependant sembleraient pouvoir aussi être élevées ensembles :

le chinchilla et le dègue

. Mais cela reste de la théorie car s’ils vivent en harmonie à l’état sauvage, le milieu clos de la cage (aussi grande soit-elle) crée une proximité qui bouleverse toutes les données.

cohabitation rongeur
"Ne rêvez pas, c'est exceptionnel."
"Merci à Noé et Ficelle d'avoir pris la pose et à Nathalie de nous avoir fait partager ce moment."

Avant de prendre une décision, demandez-vous quelle pourra être la réaction du principal concerné :

celui qui est déjà chez vous

.
A-t-il un caractère doux et sociable ?
Est-ce un “territorial” qui n’a de cesse de défendre sa cage dès que vous vous en approchez ?
Au bout de plusieurs années de solitude, ressent-il vraiment le besoin d’avoir un colocataire souvent plus jeune et plus turbulent ?
Vous vous dites qu’à force il doit se sentir seul... mais ne faites-vous pas un “transfert” de sentiments humains sur votre animal ?
Ces questions sont surtout valables pour le lapin qui n’est pas vraiment un pro de la vie en société. Mais il est inutile de vous les poser pour un chien de prairie, parce qu’il est évident que pour lui, la solitude lui pèse grandement.


La notion de couple

n’est pas non plus une évidence.
Vous avez un mâle, vous voulez lui offrir une femelle... ça ne peut que bien se passer...
C’est totalement faux. La formation d’un couple n’est pas un “automatisme” naturel de survie d’espèce. La femelle gerbille ou écureuil de Corée n’est pas une tendre avec les prétendants qu’elle rejette.
Ne cherchez pas à vous improviser agence matrimoniale.

 

Et puis, en passant, dites vous bien que si vous arrivez à placer la première portée chez tous vos proches, il y en a souvent deux par an avec un nombre pouvant dépasser cinq petits dans de nombreuses espèces. Il faudra peut être songer à terme à la castration (voir page correspondante).

Après avoir posé la question du couple, qu’en est-il du sexe? Vaut-il mieux deux femelles, deux mâles... difficile à dire. J’aurais tendance à dire un couple dont le mâle est castré mais bon...
Il n’y a pas de règle générale mais il y a des certitudes.

N’espérez pas introduire une nouvelle femelle avec une autre chez l’écureuil de Corée et la gerbille. Cela restera très délicat également avec les chinchillas.
L’

âge

aussi peut avoir son importance. Si un animal plus jeune sera plus facilement accepté, il faudra tenir compte de la maturité de chacun lors de la formation d’un couple. Si le mâle est mâture mais la femelle trop jeune, vous courez à la catastrophe. L’inverse pose moins de problème (sauf bien évidemment à partir d’un âge avancé) sauf chez le cobaye : si sa durée de vie est assez longue, il faut que la femelle cesse toute activité de reproduction à partir de deux ans (pour des contraintes anatomiques, son bassin se soudant définitivement vers cet âge et ne permettant plus le passage des petits volumineux dans cette espèce).

Bon, ça y est... votre décision est prise. Alors nous allons essayer de faire au mieux.

Il va vous falloir d’ors et déjà penser à la

quarantaine

.

Introduire un nouvel individu veut dire aussi introduire un ensemble de “microbes” voire même une maladie latente sur un animal qui vous semble bien portant. Gales et teignes sont fréquentes en animaleries (quoi qu’elles veuillent bien dire) et si votre animal semble avoir tous ses poils, un stress (comme son arrivée chez vous) peut être profitable au développement rapide de ces maladies.
Quand on parle de stress, on pense aussi aux diarrhées, notamment chez le lapin et le cobaye. Ce déséquilibre de flore intestinale peut se répercuter sur le bien portant sans qu’il s’agisse pour autant d’une vraie maladie.
Votre animal vit avec son “microbisme” et son nouveau compagnon amène le sien. Il faut un temps d’adaptation pour chacun et une

absence de contact physique pendant 15 jours à 3 semaines

avant d’être à peut près sûr que tout va bien...
... et donc, une cage supplémentaire, dans un autre coin de la pièce, et des mesures simples d’hygiène (comme se laver les mains avant de toucher l’autre et du matériel différent pour les deux).

Ils vont bien tous les deux, rien à signaler. Votre vétérinaire vous a rassuré sur le bon état de santé de votre nouveau pensionnaire le cas échéant.



Maintenant, c’est l’heure de

la rencontre... avec grille interposée

!

Eh oui ! Il n’est toujours pas question de les mettre ensemble directement. Vous avez déjà fait l’acquisition d’une cage à cause de la “quarantaine sanitaire”, alors autant vous en servir.
Collez les deux cages l’une à côté de l’autre, et observez ces premiers contacts.
Il y aura une période d’observation, relativement platonique. Ensuite, il aura sans doute provocation, en général du premier venu vers le nouveau. Même dans un couple, il y aura une recherche de dominance sur dominé.
Ce sera à vous de juger quand le moment de la rencontre directe pourra avoir lieu. Quand c’est possible, il vaut mieux éviter de mettre l’un dans la cage de l’autre. Préférez un terrain neutre. Il est même parfois nécessaire de choisir une troisième cage pour la cohabitation finale. Dans tous les cas, je préfère éviter de prendre la cage du premier venu comme maison définitive. Elle est souvent trop petite pour deux de toute manière (ce n’était en général pas prévu au début).

Voilà tout ce à quoi vous serez confrontés si vous vous décidez à adopter un nouveau compagnon. Êtes-vous réellement prêts? Posez-vous bien la question.

cohabitation Chinchilla Octodon